ANETO SOCIAL CLUB 1879
Pour une fois, les pérégrinations de ce blog vogueront dans
la zone axiale du massif pyrénéen.
Cher à notre cœur, c’est dans ses pentes que la vocation de
la haute montagne naquit dans l'âme de l’adolescent que j’étais.
L’Aneto, aussi appelé Néthou jusqu'en
1960, était un fief des montagnards hauts -garonnais à la fin du XIXième siècle.
La concurrence entre les CAF de Toulouse et Bordeaux amenait pas mal de montagnards dans ses parages.
Les Russell ,Passet,Brulle,Barreau,Bazillac,Le Bondidier,Camboué y eurent leurs heures de découverte.
Puis après guerre ,dans les années 20 ,Arlaud et de sa bande du GDJ (groupe des jeunes),ouvrirent de nombreuses voies d'escalade sur le toit des Pyrénées.
La concurrence entre les CAF de Toulouse et Bordeaux amenait pas mal de montagnards dans ses parages.
Les Russell ,Passet,Brulle,Barreau,Bazillac,Le Bondidier,Camboué y eurent leurs heures de découverte.
Puis après guerre ,dans les années 20 ,Arlaud et de sa bande du GDJ (groupe des jeunes),ouvrirent de nombreuses voies d'escalade sur le toit des Pyrénées.
Pour les toulousains, Arlaud et le GDJ c'est la cordée de référence ; ils étaient les premiers à parler escalade et découverte des Pyrénées dans la ville rose et sa sélection pour l'expédition himalayenne de 1936 fut un orgueil pour la ville.
Ils
étaient comparables aux Rabada-Navarro de Zaragoza ou aux Pons-Anglada de Barcelona dans l'union d'une ville et de ses aventuriers.
Et puis il y eut surtout Norbert Casteret dont l’histoire de
la découverte des sources de la Garonne était enseignée dans toutes les écoles
de la région toulousaine.
Dire que l’Aragon et l'Espagne avaient failli nous détourner notre Garonne , dans les années 1920.
Garonne,
le fleuve nourricier de la terre occitane,
le Nil des gascons, l'alma mater de la culture du sud , sans qui Toulouse n'aurait jamais existé ,
avait failli se réduire à la dimension d’un torrent de vallée de Neste,
si Norbert Casteret n’avait pas identifié la liaison souterraine qu’il existait
entre le Forau de Aigualluts
(vaste perte souterraine au pied du glacier nord autrefois appelée aussi folkloriquement Trou du Toro)
situé en versant méditerranéen
et le Guelh de Joèu (l’œil de Jupiter) résurgence au débit dantesque située en versant atlantique à deux lieues du Forau et déguellant ses eaux rageuses en vall d’Aran ,au dessus d’eths Bordes ,près du refuge d’Artiga de Lin.
le fleuve nourricier de la terre occitane,
le Nil des gascons, l'alma mater de la culture du sud , sans qui Toulouse n'aurait jamais existé ,
avait failli se réduire à la dimension d’un torrent de vallée de Neste,
si Norbert Casteret n’avait pas identifié la liaison souterraine qu’il existait
entre le Forau de Aigualluts
(vaste perte souterraine au pied du glacier nord autrefois appelée aussi folkloriquement Trou du Toro)
situé en versant méditerranéen
et le Guelh de Joèu (l’œil de Jupiter) résurgence au débit dantesque située en versant atlantique à deux lieues du Forau et déguellant ses eaux rageuses en vall d’Aran ,au dessus d’eths Bordes ,près du refuge d’Artiga de Lin.
C’était l’époque où la houille blanche façonnait l’économie
et tous les cours d’eau des Pyrénées.
On voyait en elle le nouvel eldorado.
C’est pour cela que l’Aneto jouit auprès des habitants de la
plaine toulousaine d’une tendresse inspiratrice et d’une attirance quasi dionysiaque.
L’Aneto est un sommet par lequel on accède par au moins dix
voies normales.(voir croquis)
Les versants Llosas, Ixalenques, Barrancs, Glacier nord, Maladeta, Coronas, Greguena, Llauset regorgent de voies de
difficultés F à PD qui permettent d'en atteindre la cime par des cheminements plus ou moins
tordus.
A part ceux du glacier nord et la voie sud de Coronas, ils sont quasiment désertés car trop longs pour les montagnards pressés des villes.
A part ceux du glacier nord et la voie sud de Coronas, ils sont quasiment désertés car trop longs pour les montagnards pressés des villes.
Il en est bien ainsi.
1879.
en cette année 1879,
en cette année 1879,
Il y a déjà 37 ans que la voie normale du Glacier Nord a été
inaugurée par de Franqueville et Tchihatcheff accompagnés d’Ursule, Nate, Argarot et Sanio leurs guides et porteurs.
Les grands sommets pyrénéens sont tombés.
Il reste maintenant les premières sportives, ou avec un minimum de
difficultés, à entreprendre et nait le concept de combinaisons d’itinéraires.
1879 est l’année de l’ascension du glacier du Clot de la
Hount au Vignemale par Brulle et Bazillac.
ANETO SOCIAL CLUB
ANETO SOCIAL CLUB
Sur l’Aneto, un cubain, oui, un cubano, José Nariño lui veut
inventer une voie qui s’affranchirait du dôme sommital et du fameux passage du
Pont de Mahomet (Paso de Mahoma).
Le cubain est membre de la section des
Pyrénées centrales du CAF à Toulouse et
suit des études d’ingénieur des mines à Paris.Il a 18 ans cette année là.
Ses faits d’armes dans les Pyrénées : la face sud du
Boum (massif du Maupas) et la seconde de la Maladeta occidentale. (Annuaire du
CAF de 1877) A 16 ans !!
Le 24 aout il s’essayait avec son frère à une reconnaissance
du sommet vers la brèche des Tempêtes. Mais pour la face sud, il n’entrevoit aucune
solution avec le point de vue qu’il a.
Il possède toutefois un croquis de Russell qui pense qu’il existe
un passage relativement facile.
« Avec un peu d’audace et un temps
sur , il y a moyen d’y parvenir», pensait le maitre.
C’est donc une semaine plus tard qu’avec un porteur Pierre
Cantaloup et son guide Jean Haurillon, qu’après avoir gravi le pic Russell , la
veille, avec de nombreuses péripéties qu’il se retrouve à la cabane de Llosas.
Le 1er septembre, ils se mettent en route à
6heures.
Ils laissent le lac Llosas à droite et arrivent au pied de la muraille
sud. Ils sont effrayés par sa verticalité, par la large rimaye qui en défend
l’approche.
Mais Haurillon trouve le pont de neige salvateur où il faut pratiquer
la reptation et la monte à cheval pour
atteindre la paroi si enviée.
Le récit de Nariño
plaira à l’âme des romantiques : « alors commença une escalade
à la diable, montant je ne sais où, sur ce que je ne sais quoi, de droite à gauche,
de gauche à droite. Une seule marche à la fois et tache de se mettre le moins
possible au dessus des autres car à chaque instant les blocs se détachent. Par
moments il nous faut faire la courte échelle à Haurillon qui passait en tête. Quand
un de nous était assuré, on lui passait sacs,
bâtons etc. afin d’avoir les mouvements libres.
Haurillon reprend : "il fallait être engagé dans
cette horrible muraille et tacher de s’en sortir »
Arrivés sur le pierrier sommital, ils tournent le dos à l’Aneto.
Un spectacle grandiose et terrifiant les plaque au sol. A 200m d’eux un pan de
crête s’effondre sur la muraille de glace des Barrancs.
A 11h05 ils foulent le sommet. Ils y sont parvenus sans
franchir le pas de Mahomet. Nariño savoure cet instant, les nerfs une fois
détendus.
Sur le registre au sommet, il note moins serein « José Nariño (ile
de Cuba) avec J. Haurillon et P. Cantaloup, sont arrivés ici, par la grâce de
Dieu, après avoir effectué la première ascension du pic par l’arête (NO-SE) qui
va rejoindre l’arête de glace, après avoir gravi la muraille verticale plein
sud. Ils ont manqué y périr, à cause des rochers qui cèdent à la main…Dieu
préserve d’autres voyageurs d’essayer ce terrible passage ! »
La répétition eut lieu le 27 juillet 1882 par les deux
compères Brulle et Bazillac et leur guide Célestin Passet qui cherchaient là
une voie d’accès rapide au sud par « l’idéal passage archi mauvais » sans passer par la brèche des Tempêtes si redoutée à l'époque.
Sur le carnet de Brulle ,on ne notera rien sur cette voie ,gravie en cette journée
mémorable qui les conduisit du pic des Tempêtes (3291m) jusqu’au pic d’Albe par
le Néthou(3404), le pic du Milieu(3354), la Maladeta(3312),le pic occidental de
la Maladeta (3275) .
Débutée à 4h00 du matin et terminée à 6h00 le lendemain
matin sans dormir et en picorant de-ci ,de-là.
Mais là on était dans une autre dimension : la
collectionnite des sommets d’un massif débutant dans la pale lumière de l’aube,
« marchant jusqu’à l’autre bout, jusqu’à ne plus rien avoir devant soi que
la vallée envahie par la marée des ombres ».
C’est sur ces trois là on fait depuis des émules.
Voie Nariño réalisée le 09/09/1995 par 3 membres d’Auñamendi
depuis le refuge de Coronas en 6h dont 1h30 dans la paroi.
Niveau PD +.
Attention
aux chutes de pierres dirait encore aujourd'hui Nariño, mais itinéraire splendide.
Remerciements et
gratitude à Jean Escudier « l’Aneto et ses hommes » (éd. Marrimpouey)
sans qui ce récit n’aurait pas toute la dimension historique et détaillée.
Son livre devrait se trouver dans toutes les bibliothèques
des amoureux de la chaine pyrénéenne .
Il est à noter que ne trouvant pas d’imprimeur à
l’époque, il fut édité en 1957 par le CEC à Barcelona. Réédité en 1972 en
castillan et catalan, sa parution française ne date que de 1977.
quelques photos ;argazkiak
carte des voies normales de l'Aneto |
la voie Nariño depuis le pied de la face sud |
la face sud de l'Aneto vue du Malibierne |
base du couloir |
dans la montée ,on peut apprécier la brèche des Tempêtes qui rebuta les pyrénéistes |
le haut du couloir Estasen (PD) |
Summit |
Paso de Mohama |
Col Coronas |
7 commentaires:
on était jeune !!!
Très jolie article Beñat!
Esas fotos escaneadas de diapositivas tienen su encanto, sobretodo con el contraste que les da la ropa de colores tan vivos que se llevaba entonces.
Por cierto, a mi también me ha hecho gracia ver un itinerario en el mapa, es el que va desde el ibón de Llosás hacia el corredor Estasen pasando por la brecha Superior de Llosás. En el año 92 lo hicimos así, ahora me pregunto para qué dimos toda esa vuelta y nos chupamos hasta un rapel… En aquel entonces teníamos bastante más pelo que ahora, será por eso, jaja
Un saludo a todos!
Luis
Hola a todos
Muy interesante Beñat, bonitas fotos de época.
Un saludo.
PD: En la foto desde el Vallibierna de la vertiente sur, fijaros en el OVNI (objet volant non identifié) a la izquierda de la cima del Aneto, je, je.
Alfredo
Aupa Beñat
Me ha hecho ilusion al reconocer la foto inicial del reportaje es la que aparece en la pagina 218 del Volumen 5 del libro de Angulo Pirineos 1000 ascensiones y como tal se recoge en el inicio del libro
agur Adarras
eres muy fuerte !!
un "sherlock holmes" de primera.
En la pagina 4 ,
veras que todas las fotos del libro no pertenecen al gran Miguel en particular las de la p 218.
a la première anonyme :
nous étions jeunes et beaux ..
et le "bic" au milieu de nous paraissait vraiment très vert ...
jeje ..
au fait il y avait beaucoup de cailloux tremblants la dedans ??
j'avoue ne pas avoir noté cela sur mon carnet.
¡Vaya cantera!
¿no habrá alguna aguja perdida por ahí? quizás ya se haya desmoronado...
Me encantan esos tonos pastel tan a la moda en los noventa, je, je. Se ve que somos de la misma quinta, Beñat.
Saludos.
Francisco T
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