Chaque année ,il est un rendez-vous incontournable des adhérents d' Auñamendi , c'est la montée aux Peñas de Hayas ou Aiako Harriak ,que l'on essaiera de parcourir par des circuits sortant des balises ou des voies encombrées.
L'année dernière c'était la remontée par la cascade d'Aitzondo .
Depuis vingt ans ,nous les avons traversées par des voies ou des traversées originales, souvent difficiles .
leurs noms intrigueront les profanes :
Bokamine,Errekarte,Aitzondo,Irusta,Arrigorri,Erroilbide SW,Kulpitu,Kataxulo,Arditturri sont autant d'itinéraires exempts de marquage et se déroulent le plus souvent en terrains d'aventure.
il ne s'agit pas là d'euphémismes.
c'est pour cela que ce blog évite de décrire dans le détails les ascensions.
Notre point de rendez-vous 2012 a été fixé pour l'occasion au pont d'Endarlatsa occasion d'un tour des Peñas par la vallée d'Endarra.
C'est un lieu stratégique aux confins des Navarra , Gipuzkoa et France.
Les lignes divisoires de ces trois entités politiques s'y rejoignent au milieu de de la Bidasoa (fleuve).
La course ( 21km et 1300m en dénivelé) présente l'avantage de recevoir la lumière de bonne heure et d'offrir les diverses dimensions et particularités qui permettront d'appréhender ce massif ,qui rappelons-le, constitue le premier vrai massif occidental pyrénéen, le long de la frontière hispano-française.
Aspect géologique
De prime abord ,nous nous trouvons dans des roches granitoïdes du bâti hercynien des Pyrénées.
La période cambrienne comprise entre 540 et 500 millions d'années nous a laissé une couche dense de granite de près de 2000m d'épaisseur.
Nous foulerons au cours de la journée ce socle paléozoïque ,le plus vieux de la chaine pyrénéenne .
Magmas
mantéliques et
crustaux s'y côtoient donnant un très riche éventail
pétrographique.
Nous aborderons une montagne de l'age de celles de Cauterets-Panticosa, Bielsa, Posets,Lis-Caillaouas,Maladetta,Riberot,Salau,Bassiès Montlouis-Andorra,Canigo, Ax les Thermes,Costabonne ,..
que l'on retrouvent dans la zone axiale ou dans les Pyrénées catalanes et ariègeoises.
Au gré de ses transformations,échauffements ,basculements et compressions, elle a généré dans ses entrailles de multiples et complexes compositions minérales dont les mineurs ont longtemps extrait les plus nobles métaux.
(Fer,manganèse,plomb,argent,cuivre entre autres).
La contrée a vu s'y succeder phéniciens ,grecs,celtes,romains ainsi que l'attestent de nombreux restes préhistoriques.
Les Romains l'avaient dénommée, Oiasso ,ce qui nous a donné l'actuel Easo ,ancien nom de Donostia.
Un paradigme écologique
la vallée d'Endarlatsa constitue un territoire exceptionnel pour la conservation d'espèces qui marquent la diversité et l'entretien d'un environnement.C'est un couloir de la biodiversité.
Ici on surveille et on choie les habitats du desman des Pyrénées,des mustélidés rares (dont le vison d'Europe),des écrevisses,des saumons,des anguilles , de l'escargot de Quimper ou de l'euprocte.
(135 espèces de vertébrés répertoriées)
Le faucon pèlerin fait partie du paysage ainsi que le vautour fauve ou le pic à dos blanc.
Les absences de nouvelles constructions, de défrichements , d'agriculture à intrants importants,sont les conséquences de ce protectionnisme à tout crin.
La vallée a tant souffert par le passé de l'exploitation minière ,comme par exemple, l'érosion des sols à cause de l'abattage des arbres, que le temps de la jachère et la récupération durera encore plusieurs siècles.
Les autorités ont laissé les friches et landes à thuyas ré-coloniser l'espace ,entre les plantations de pins ou chênaies-hetraies.
la vallée est un conservatoire du Querçus pyrenaica (chêne tauzin ou roble-marojal) qu'on reconnaitra à sa forme de têtard car c'est ainsi qu'il était taillé en Euskal Herria.
Les eaux servent en grande partie à alimenter les cités côtières du Gipuzkoa d'Irun , Hondarribia et Oiarzun , zone humaine parmi les plus densifiées d'Europe.
La course du jour.
Départ du pont d'Endarlatsa (ruisseau d'Endarra) ,prendre la piste qui mène à Lantzen borda (centre équestre).Elle n'est pas carrossable .
C'est le chemin de Malkorrako bidea,ancien chemin utilisé par le réseau Comète pour la fuite des évadés vers l'Afrique du Nord .
On croise au départ l'ancien arrêt du Trentxiki (train de la Bidasoa: Irun-Elizondo) et un ancien moulin dont la réserve d'eau est transformée en jardin.
Une fois la ferme Lantzenborda dépassée, on arrive à un carrefour . prenez à droite. (5.14km ; 409m)
On passe la ferme Teilleria (remarquable
kalera) pour arriver à Teillerialepoa (ou San Antton lepoa).
Un cheminement s'échappe vers Kopakoharria ,petit sommet à notre droite .
Un autre chemin à gauche se dirige vers Aginaga (nécropole de cromlechs) et le barrage de Domiko.
On descend tout droit ensuite vers le barrage de San Antton (chapelle-ermita).(balisage)
Traverser le barrage.
suivre les balises qui mènent au col d'Arritxulegi où l'on retrouvera un refuge-bar municipal en contrebas.
(9.68 km ; 502m).
Suivre ensuite le chemin d'Elurretxekolepoa (balisé) jusqu'à un replat dit Larraburu harrieta (
pour les non euskalduns : le lieu du rocher du bout de la lande) (10.23 km ;574m). Jeje.
Le cheminement oblique ensuite vers le Nord -Est pour amorcer la traversée de la partie haute des Peñas de Hayas.
le premier sommet s'appelle Erroilbide.
La voie normale le contourne par le nord comprenant quelques parties raides .
Il existe aussi une option plus montagnarde .
suivre le sentier de montée jusqu'au pied de la falaise SW d'Erroilbide .monter ainsi à l'endroit le plus évident .la sente se faufile au gré des fracturations de la roche plutôt vers la gauche.(casque+corde obligatoire + friend : pas de II+) réservé aux montagnards avertis.
Une fois à Erroilbide ,s'ensuit alors la partie la plus esthétique de la traversée sautant de pointes en pointes :
Erroilbide-Txurrumurru.
Quelques hectomètres de danse sur les précipices d'Arrigorri et de Bokamina.
Sans être vraiment difficiles (max II) ,il faudra être autonome , peu nombreux et doté d'un pas sûr.
Préférez les jours où la roche sera sèche.
Dans le sens Erroilbide-Txurrumurru, c'est un vrai plaisir .
A chacun sa découverte.
Ne pas se surestimer,nombreux sont les randonneurs qui calent dans l'autre sens.
Une fois passées les difficultés on se retouvera sur la dernière pointe Irumugarrieta.
La suite de la traversée est descendante direction Nord-Est .
Antxurrabidea ,Aizpegieta (col),Irupagoea,Otzartekolepoa puis à flanc jusqu'au col entre Erlaitz et Pagogaina.
Là changement de direction ,retour sur Endarlatsa oblige.(SE)
le chemin du contrefort de Pagogaina (ruines d'un ancien fortin de garnison) est bien entretenu.
(fougère coupée)
On ne pouvait en dire autant il y a vingt ans ,voire 10 ans.
En descendant vers Endarlatsa,on admirera les deux tours de défense des guerres carlistes construits par les requetes au lieu dit Pika.Elles faisaient partie de la ligne de défense du fort de Pagogaina.
Lors de la descente on pourra s’arrêter sur un travers-banc de mine et rechercher ses anciennes installations un peu avant la tour de Pika.
comme nous l'avons évoqué plus haut , se trouvent sur Aiako Harriak ,les sentiers empruntés par les passeurs du réseau Comète pour les évasions en Espagne durant la période d'occupation allemande.Une autre histoire à suivre sur le blog.
Orain, argazkiak.
les 4 ponts d'Endarlatsa : le pont en acier de 2011,le pont béton de 1940,le pont de 1698 et le pont du Trentxiki
Endarlatsa : le tablier du pont de Boga (1698)
les Peñas de Hayas :face Est au petit matin,depuis la vallée d'Endarlatsa.La photo permet d'aprécier la traversée Erroilbide (à gauche) -Txurumurru (à droite) ,la brèche de Bokamine au milieu .
Larrun : face à face géologique avec cette montagne de grès
Endarlatsa :les Peñas sont encore loin
Endarlatsa:Mandale et la ligne frontière qui se dessine en clair-obscur
Aiko Harriak et Kopakoharria. à gauche.
nous tournons autour de Kopakoharria par l'Est pour atteindre la retenue de san Antton
Lantzen borda : amigitto en su campo.
kalera (four à chaux) qui ne demande qu'à être restaurer.
tas de chaux (neutralisateur d'acidité et désinfectant)
arrivée au col de San Antton
chêne tauzin taillé en têtard
embalse de San Antton et sa chapelle
pause philo
discussion autour d'un chêne déséquilibré
les "tondeuses" écologiques de la montagne basque ,"Pottokus pirenaicus"
les peñas sont devant nous .la traversée commence.
le col de Bostorratz et
l'éperon d'Ugatza sur Mendaur ,montagne avoisinante .(à droite)
Erroilbide :première rampe
Erroilbide :buitreando
Erroilbide :cheminement (à droite l'éperon SW)
Erroilbide : Auñamendi inter-générationnel .
traversée Erroilbide-Txurrumuru :les longues jambes peuvent aider.
traversée Erroilbide-Txurrumuru :
traversée Erroilbide-Txurrumuru
traversée Erroilbide-Txurrumuru
traversée Erroilbide-Txurrumuru
traversée Erroilbide-Txumurumu :passage de l'anneau
traversée Erroilbide-Txumurumu :passage de l'anneau
traversée Erroilbide-Txumurumu
traversée Erroilbide-Txumurumu
la sacrée équipe au dernier sommet :Irumugarrieta ( jonction des communes d'Oiartzun,Lesaka,Irun)
vers l'Est : Autza ,Adi,Legate
ruine du fort de Pagogaina
le travers-banc de Pika
Pika (ancien terril minier) et plateforme du cable
la tour de Pika (nid de mitrailleuse)
la tour d'Endarlatsa (nid de mitrailleuse)
la frontière France-Navarra à Endarlatsa ;en bas la borne numéro 1, dominant la Bidasoa, sur le rocher de Xapitelako harria, en haut la borne du rocher d'Alkhandia (BF2)
(Endarlatsa était le point le plus près de l'océan-11km- pour l'ancien royaume de Navarre ,pourtant celle ci utilisait les ports de Bayonne et de Larressore comme portes d'entrée sur l'Atlantique)
éperon de Pagogaina : promenade agreste.
sur IGN 25k du SGE
sur l'ortofo du SITNA
le track de la sortie sur
Wikiloc (pour décharger cliquer sur le petit onglet de la photo ,vous pouvez visualiser sur la carte au 1/5000 en changeant la cartographie.
un autre tour des Peñas partant d'Irugurutzeta
passant par la cascade d'Aitzondo: difficile
une version plus ancienne et classique
(2004)