Au départ de San Esteban de Cuñaba part le chemin de la Pasa del Picayo ou Picayu.
Ce chemin permettait de rejoindre la vallée du Dobra au village isolé de Treviso.
Il passait sur les flancs abrupts de la sierra de Cocon.
Il fut abandonné lorsque la compagnie minière de La Providencia, construisit le chemin aujourd’hui classique au départ de la centrale d'Urdon proche de La Hermida qu'on dénomme "el camino de La Peña",
reconnaissable à ses invraisemblables lacets et sa pente régulière et argument de vente du PNPE (parque nacional de los Picos de Europa) que l'on trouve sur toutes les cartes postales.
La Pasa del Picayu, rebaptisé PR 29, porte le nom du passage le plus emblématique de la traversée San Esteban -Treviso,et est à l'opposé de son célèbre voisin un sentier dur,exigeant pour marcheurs expérimentés surtout par gros temps.
Récemment ,il a été équipé de câbles, balustrades et balisé pour le plus grand confort des randonneurs.
Il n'en demeure pas moins que quelques passages en devers y sont encore exposés (au vide) et ne pourront jamais être sécurisés.
Un accident mortel survenu en juin 2009 nous apprend que le danger y existera toujours,notamment à cause du gyspet abondant .
De San Esteban (200m) suivre une piste jusqu'à l'aire récréative avec mirador signalée depuis le village.
(parking difficile)
Puis nous suivrons le chemin du ruisseau de Robicores qui rejoint le col de los Obreros (482m) (sur la carte Medio) traversant d'épaisses forêts de châtaigniers.
Le chemin passe alors par des canaux et éboulis raides. Il est par moments taillé dans la roche.
Nous rencontrons aussi les premiers câbles et aménagements.
Un petit repos vers 800m d'altitude nous permet de contempler le rio Dobra 700m sous nos pieds.
La Peña Llaneces, rive droite, nous parait toute proche.
Le cheminement continue plein sud en traversée.
Il atteint un petit col rocheux à 873m.
Ici, changement de cap, plein Est, des balustrades et câbles ont été posés par le PNPE.
Ça monte dru.
Une balise à 931m annonce la fin du Paso del Picayu.
Le temps de prendre quelques photos
Une petite collation et c'est reparti.
On imagine mal des bêtes passant par ici. Peut être des moutons, des chèvres ou des loups.
En 2004, lors d'une visite à Treviso, ceux ci avaient attaqué quelques brebis attirant des dizaines de vautours qui obscurcissaient le ciel.
Encore un demi kilomètre de traversée cahin-caha, de montées et descentes raides pour esquiver les difficultés rocheuses, quelques câbles et la dernière balise ont tôt fait d'annoncer la fin du tronçon vertigineux des falaises enserrant le Reguejo de la Sau.
La méfiance doit quand même s'imposer.
Les câbles ont parfois des allures de placébo ;
Mieux vaut ne pas trop s'y cramponner dessus.
Le dernier point remarquable atteint, el Canto de las Torcas (le chant des gouffres) et le chemin suit une trajectoire descendante au hasard de laquelle nous devinerons le village rénové de Treviso.
En toile de fond, les montagnes pelées des Picos Orientales, karstiques, se détachent : Morral de Lechugales et ses scarifications d'exploitation minière et Picu Urriellu , la montagne déesse (Najanro de Bulnes).
Il est d'usage de s'arrêter à la Taberna, pour y déguster du queso picon
(c'est l'équivalent du fromage Cabrales mais qui fait en Cantabria) et une bouteille de sidra asturiana.
On consommera ainsi local puisque le fromage est confectionné dans la ferme familiale voisine
et le cidre provient de la vallée d’Arenas.
Un peu lourdingues, sous une chaleur orageuse,
nous entamons le retour pour rejoindre le col de Galavin et los Virotones à plus de 3 heures d'ici.
Ce n'est pas le plus simple d'autant que les nuages d'inversion thermique ont fait leur apparition ,c'est surtout le plus sur car cela nous évitera un retour à pied par l'asphalte de la Hermida jusqu'à San Esteban
Suivre la route du Jitu de Escarandi (Sotres) sur 3.5 km jusqu’au lieu-dit Jajau Pandecoba.
Au passage on admirera le magnifique altiplano de la vallée du Sobra.
Territoire agricole aménagé de bordes d'altitude,
de prés ceints de murets en pierre et d'un petit barrage en pierre sèche
qui assurait sur ce terrain karstique l'eau pour le bétail.
Remarquable adaptation de l'humain en terrain hostile.
Nous atteignons le collado de La Piedra où l’on pourra reconnaitre un cromlech abimé.
Nous repassons à ce moment en Asturies.
Nous remonterons aux Virotones pour examiner les parois inexpugnables de la sierra de Cocon.
En haut ,le col de Galavin se trouve en ligne de mire à portée d’arbalète ;
il faudra fouler d'abord le collado Galameria, les sommets de Returtas et de los Cuetos de Llamea par les cheminements rusés, tracés par les nombreux troupeaux de chèvres, locataires des lieux, sauvageonnes et intriguées par les visiteurs impromptus.Quelques mastines pas très arrangeants veillent sur elles.(anti loups)
Le lieu n'est pas très fréquenté,vous l'avez compris.
Dans ces immensités vides, au milieu des à-pics, parois, falaises, dans la luxuriante végétation des fonds de vallée, on comprend mieux où prend naissance l’imaginaire asturien : les « xanas », nymphes des grottes, « el nuberu » celui qui fait l’orage, « los cuelebres » dragons des cavernes, « las guestias » les revenants relatant « el carro de la muerte ».
Ici aussi , vivent « Busogu » le frère de « Basajaun », « el Sumiciu »,la « Guaxa ».
Le panthéon de la mythologie asturiano-cantabre en somme.
A notre gauche se dessinent les vallées qui descendent du Monte Obeson,
celles qui enserrent le Cuetuelas Vacas et celle du rio Rubo.
Nous échafaudons des traversées invraisemblables au départ de Trescares.
C'est un secteur à explorer.
Face à nous la sierra Nedrina aligne parois et caperans ;
sa toponymie lui destine une fonction animalière
puisqu'on y situe le sommet d'Aguila Real et les parois des Bruiteras.
La forme d'un pic effilé caractéristique prend le nom de Cueto del Taconero. (Talon aiguille)
Le chemin de retour à travers le canal de Ciercos n'est qu'un chemin dans les épineux
qui nous ramènera à San Esteban.
Au passage on aura pris soin de visiter las brañas (bordes) de Sombejo et
remarquer au fond de la vallée l'eau qui coule dans les gneiss de l'ère primaire ,contrairement
au reste de la randonnée parcourue dans les calcaires.
Nous nous glissons jusqu'à San Esteban pour nous désaltérer à la fontaine locale sous les reliques du châtaignier ancestral.
Un émouvant hommage lui est rendu par les anciens habitants.
Este castaño,nacido en una primavera de finales del siglo XVI,termino su vida en el otoño 1994.
Durante sus casi 400 años de existencia ha sido testigo y protagonista de la historia de esta aldea y ,mas aun,su apreciado fruto,la castaña ha sido el principal sustento de los pastores durante los largos inviernos.
En agradecimiento de su generosidad,sus vecinos,en su nombre,en nombre de sus antepasados y en el de las decenas de generaciones que han disfrutando de su sombra,de su compañia y de sus cosechas levantan,de nuevo,el tronco immortal del Castañon de la riega de la Gojita,con el deseo de que nadie olvide nunca lo que los castaños han hecho por nosotros.
(prendre « levantar » au sens de relever, car l’arbre s’était couché sur la place)
je remercie Xemark,Beñat,Anies,Maddi,Joanes pour le prêt de certaines photos qui agrémenteront cette page.
san esteban dans la vallée du rio Ramenes
premières rampes du canal Tejuca
canal Tejuca
Torre Quejo
collet donnant accès à la Pasa
balustrades de la Pasa del Picayufin de la Pasa et début de la traversée du reguero del sau
dans les cables du Reguero del Sau
Treviso ; sa Taberna et sa fontaine à l'ombre!! enfin.
collado de la Piedra (cromlech ??) au dessus Los Virotones prochain objectif.
amiguito de Los Virotones
Sonnez les Mastines !! (3ième degré d'humour)
col Galabin:en arrière plan la Sierra Cocon que nous avons contourné depuis San Esteban,
à droite los Virotones
la vallée de San Esteban et le Cabezu los Novillos
race locale aux cornes lyres
san esteban : retour tant attendu
san esteban dans la lumière
sous le châtaignier : deskanzoan.